Bonjour à tous! Je reprend progressivement mon rythme sur le blog, avec un petit article sur un manga qui peut faire polémique, Billy Bat de Naoki Urasawa. Je ne parlerai que des 4 premiers tomes, suivant le rythme de parution de Pika. Donc vous étonnez pas si je dis des âneries, ce ne sont que des suppositions.
Billy Bat
Synopsis :
En 1949 aux États-Unis, Kevin Yamagata, né en Californie en 1920 de parents japonais immigrés, est un dessinateur de comics dont la série phare, Billy Bat, remporte un grand succès.
Lorsqu'un policier lui indique par hasard que son héros, une chauve-souris détective, ressemble fortement à celui d'un manga japonais, Kevin interrompt la publication de sa série et se rend au Japon demander la permission au créateur original d'utiliser ce personnage pour sa bande dessinée.
Dans le Japon occupé d'après-guerre, Yamagata se retrouve alors au cœur d'une affaire de meurtres et de complots…
Source : Wikipedia
Mon avis :
Étrange manga que Billy Bat, de l'excellent Naoki Urasawa, auteur que j’apprécie beaucoup, et dont la conférence à la Japan Expo de cette année a été un moment très savoureux (Je vous conseille cet excellent article du blog de Paoru).
Le truc avec lui, c'est qu'on a vraiment l'impression à force de lire ses mangas qu'il va de plus en plus loin : Après le duel Tenma/Johan Liebert dans toute l'Allemagne pour Monster en entrée, Kenji et toute sa bande face au plan de "Ami" dans 20th Century Boys ensuite... Le génial auteur de Pluto se devait de faire encore plus grand : Billy Bat.
Pourtant au départ ça paye pas de mine. C'est même un début plutôt original puisque nous commençons sur une histoire de Billy Bat, le comics avant de progressivement se détacher de l'oeuvre pour arriver dans le studio de Kevin Yamagata. Ce dernier dessine tranquillou son oeuvre quand deux policiers viennent à sa porte. Ils sont à la recherche d'un communiste. Nous sommes en 1949, c'est le début du Mccarthysme.
C'est par cette désagréable rencontre que Kevin va être informé de l'existence au Japon d'un personnage très similaire au sien, mais plus ancien, faisant de lui un plagieur! Pas de chance (et encore ça ne fait que commencer).
Il retourne donc au Japon afin d’éclaircir cette affaire auprès du dit auteur. Sur place, il est quelque peu forcé de rejoindre l'armée pour y être interprète. Et c'est là que tout commence. Retenez un certain Agent Smith (tiens, tiens) de la CIA, vous comprendrez pourquoi.
Bonjour, Mr Anderson... euh Yamagata. |
Tout est basé sur ces questions, certains étant influencés par le Billy souriant (aboutissant par exemple au mariage du Tome 2), d'autres par le Billy plus sérieux et proche de celui dessiné par Kevin. Mais lequel faut-il suivre? Les apparences peuvent être trompeuses, et on le découvrira probablement dans les tomes suivants.
En tout cas le manga est bourré de références historiques tel que la mort d'un prophète, Les grandes batailles du temps de Oga Nobunaga, mais aussi Lee Harvey Oswald... Même ce bon vieux Albert Einstein sera de la partie plus tard! Que dire donc sur l'immensité de la tâche que se sont imposés Urasawa et Nagasaki pour rendre l'ensemble de ces éléments cohérents, sans pour autant se perdre? Autant le dire tout de suite : On n'en saura pas beaucoup plus à l'issu des 4 premiers tomes qui servent en quelque sorte d'introduction, élargissant le champ visuel au fur et à mesure, au point de se demander si tout cela n'est pas démesuré? Espérons que l'ambition ne sera pas trop grande.
Les clins d'oeil culturels sont légions, renforçant l'immersion en fonction de l’époque : On a bien évidemment le droit au petit (enfin petit...) hommage à Osamu Tezuka à travers le personnage de maître Zofu, tout en montrant un manga du maître Shin Tarajima, alias La nouvelle île au trésor, sorti en 1947. Il est d'ailleurs amusant de constater que cette fois ci c'est un Américain qui s'est inspiré d'une oeuvre Japonaise, et non l'inverse comme Tezuka s'est inspiré de Walt Disney et dessins animés Américains. Le personnage de Walt Disney, et tout l'univers Disney se retrouvera également dans le manga par l’intermédiaire du très intéressant Chuck Culkin, sosie du célèbre créateur de Disneyland, ici devenu Billyland! Le coté grand sourire non intéressé en moins bien sur...
Niveau dessin, on retrouve le style très caractéristique d'Urasawa, aucune surprise de ce coté la. On appréciera de reconnaître facilement les grands personnage historique, de Lee Harvey à Marylin Monroe.
Enfin Pika nous offre une belle édition pour une fois. Du papier de qualité, des pages couleurs, non vraiment j'ai rien à leur reprocher pour une fois. Le rythme de parution reste correcte, c'est ni trop long ni trop cours, et sortir les deux premiers tomes était une bonne idée.
Voila, petit article, mais difficile d'en dire plus sans spoiler sur l'histoire elle-même qui n'en est qu'à son début. Mais pour son contenu, ses personnages, son encrage historique je recommande vraiment la lecture de Billy Bat!